L’Acupuncture

Intégration et reconnaissance de l'acupuncture

Tout d’abord, les articles 17 et 18 du Code de Déontologie précisent qu’un médecin est habilité à diagnostiquer, prévenir ou traiter mais qu’il ne doit pas étendre son exercice à des domaines pour lesquels il ne dispose pas des compétences nécessaires. Le médecin engage sa responsabilité s’il ne peut attester d’une formation suffisante.

L’Acupuncture en OccidentL’article L372 du Code de Santé Publique condamne comme exercice illégal de la médecine « Toute personne qui prend part habituellement ou par direction suivie, même en présence d’un médecin, à l’établissement d’un diagnostic ou au traitement de maladies ou d’affections chirurgicales, congénitales ou acquises, réelles ou supposées, par actes personnels, consultations verbales ou écrites ou par tous autres procédés quels qu’ils soient, ou pratique l’un des actes professionnels prévus dans une nomenclature fixée par arrêté du ministre de la Santé Publique pris après avis de l’Académie Nationale de Médecine, sans être titulaire d’un diplôme, certificat ou autre titre mentionné à l’article L. 356-2 et exigé pour l’exercice de la profession de médecin. » Cet article, par jurisprudence depuis 1953, inclus l’acupuncture et condamne la pratique de l’acupuncture par des non-médecins.

La Sécurité Sociale ne reconnaît pas les acupuncteurs comme des spécialistes mais des M.E.P, Médecins généralistes à Exercice Particulier et en codifie les actes par l’arrêté du 21 Mars 1972 : « Traitement par acupuncture comportant l’ensemble des recherches diagnostiques et la thérapeutique par application d’aiguilles et/ou tout autre procédé de stimulation des points d’acupuncture ».

Le 3 Février 1987, la Cour de Cassation reconnaît par arrêté le fait d’exercer l’acupuncture sans être médecin  comme exercice illégal de la médecine. Ce fait historique, même s’il est peu appliqué par les tribunaux qui font preuve d’un laxisme douteux, reconnaît l’acupuncture, branche de la médecine traditionnelle chinoise, comme une médecine à part entière nécessitant un doctorat en médecine pour son exercice.

A partir de 1988

Plusieurs écoles se mettent parallèlement à enseigner l’acupuncture vers la fin du XXème siècle mais s’unissent finalement en 1988 pour la création d’un diplôme interuniversitaire d’acupuncture reconnu par l’ordre des médecins de France.

En 1997 est créée la F.A.FOR.ME.C, Fédération des Acupuncteurs pour leur FORmation MEdicale Continue qui réunit les 26 associations de médecins-acupuncteurs, permettant une coordination de la formation continue et une aide aux actions de formation des associations. Chaque année un congrès national est organisé sur les derniers résultats ou études autour d’un thème. Cette association très populaire permet un accès rapide, simple aux dernières données de la littérature lors de ces congrès.

Au cours de la même année, un événement majeur marque l’histoire de l’acupuncture mondiale avec la conférence de consensus de la New-York Institute of Health : « les preuves sont suffisantes sur la validation de l’acupuncture pour étendre son utilisation au sein de la médecine conventionnelle et pour encourager des études supplémentaires sur ses mécanismes et sa validation clinique », et conclut par les indications pour lesquelles « l’acupuncture est une alternative acceptable ou un traitement complémentaire possible, dans :

– Les addictions
– La rééducation
– Les céphalées
– Les syndromes prémenstruels
– Le tennis elbow
– Les fibromyalgies et les douleurs myofasciales
– Les arthrites
– Les lombalgies
– Les syndromes du canal carpien
– L’asthme

A partir de 1998

Un an plus tard, l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé, devenue HAS en 2005) reconnait le rôle thérapeutique de l’acupuncture dans le sevrage tabagique, et d’autres évaluations sont en cours. L’année suivante, devant l’ampleur du phénomène, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) réagit et réunit 12 pays à Pékin afin de discuter des moyens à mettre en place afin de développer un enseignement standard en acupuncture, favoriser le recueil de données scientifiques et expliquer scientifiquement le phénomène acupunctural. Cet événement témoigne de la préoccupation mondiale à l’égard de l’acupuncture.

Depuis 2003 existe le Collège Français d’Acupuncture (CFA), société savante dont l’objectif est la recherche en acupuncture, mais également la production et la gestion de la littérature scientifique en acupuncture en coordination mondiale avec les mêmes structures étrangères. C’est un pôle scientifique d’expertise et de référence.

En 2004, 3000 médecins exerçaient l’acupuncture en France. L’acupuncture fait elle-même partie de la classification commune des actes médicaux (CCAM-QZRB001) et bénéficie du remboursement (18,51€) en figurant dans la liste des actes ou prestations pris en charge ou remboursés par l’assurance-maladie.
L’intérêt suscité par cette pratique est grandissant et se témoigne également au regard de la courbe exponentielle d’ECR (Essais contrôlés Randomisés) réalisés au cours des décennies ( 7/an en 1975, 306/an en 2000) ainsi qu’une base de recherche spécialisé en acupuncture, Acudoc2-ECR de plus en plus riche (2364 ECR en 2004).

  • Nausées et vomissements :
    • curatif postopératoire (traitement de seconde intention),
    • préventif postopératoire chez l’adulte,
    • induit par la chimiothérapie (traitement de seconde intention),
    • gravidique (cf. dossier 2001)
  • À visée antalgique :
    • comme traitement adjuvant (cf. rapport 2000)
  • Dans les conduites addictives :
    • tabagisme (en début de sevrage),
    • alcoolisme (comme traitement adjuvant),
    • toxicomanie (comme traitement adjuvant, héroïnomanie exclue) (cf. rapport 2001)
  • Énurésie :
    • traitement d’appoint,
    • alternative acceptable ou faisant partie d’un programme de prise en charge globale
  • Syndrome anxiodépressif :
    • comme traitement d’appoint,
    • alternative acceptable ou faisant partie d’un programme de prise en charge globale
  • Récupération neuromotrice après :
    • accident vasculaire cérébral
    • paralysie faciale
      • comme traitement d’appoint,
      • alternative acceptable ou faisant partie d’un programme de prise en charge globale
A partir de 2006

En 2006, le code CCAM de l’acupuncture faisait partie des 35 codes les plus fréquemment utilisés.

En 2007 est crée la Capacité d’Acupuncture, Diplôme d’Etat reconnu par l’Ordre des Médecins.

En 2008, la pratique de l’acupuncture est ouverte aux sages-femmes, profession médicale, par le biais d’un DIU d’acupuncture obstétricale.

Deux journaux médicaux assurent la FMC (Formation Médicale Continue) des médecins acupuncteurs : “Acupuncture & Moxibustion” est la revue francophone unissant données scientifiques et traditionnelles. “La Revue Française d’Acupuncture”, est éditée par l’Association Française d’Acupuncture ( AFA) et privilégie l’étude de l’acupuncture sur un plan philosophique et clinique.

La qualité méthodologique et la puissance des essais ne cessent d’augmenter ,aboutissant à des niveaux de preuves de plus en plus élevés, favorisant d’autant plus l’innovation, la recherche et l’émulation. En 2011, la Commission Evaluation du Collège Français d’Acupuncture CFA-Faformec dénombrait 155 000 références bibliographiques dans la base de données spécialisées Acudoc2. A ce jour (mai 2011), plus de 5000 essais contrôlés randomisés (ECR) évaluant l’acupuncture ont été recensés. A partir de ces ECR, 316 revues systématiques et méta-analyses ont été publiées dans 116 pathologies. Le Collège Français d’Acupuncture et de Médecine Traditionnelle Chinoise a identifié 13 pathologies dans lesquelles existe un niveau de preuve élevé (revues systématiques ou méta-analyses positives) et convergent (dans au moins deux publications d’équipes différentes) en faveur de l’acupuncture :

  1. Nausées-vomissements post-opératoires (Lee 1999, Steitberger 2006, Holly 2010)
  2. Sevrage tabagique (White 1999, Castera 2002)
  3. Versions foetales (Nguyen J 2004, Van Den Berg 2008, Vas 2009)
  4. Epicondylalgies (Trinh 2004, Bisset 2005)
  5. Dépression (Gerlier 2005, Wang L 2008, Xiong 2010)
  6. Arthrose (Kwon 2006, Manheimer 2010)
  7. Lombalgies chroniques (Manheimer 2005, Yuan J 2009, Lewis 2010)
  8. Nausées-vomissements post-chimiothérapie (Ezzo 2006)
  9. Gonarthrose (White, Manheimer 2007)
  10. Analgésie post-opératoire (Sun Y, Wang SM 2008)
  11. Fécondation In Vitro (Manheimer 2008, Cheong 2009)
  12. Céphalées (Sun 2008, Linde 2009)
  13. Migraines (Diener 2008,Linde 2009)

L'avenir de l'acupuncture

acupuncture model

L’essor de l’acupuncture et sa validation toujours plus importante donnent à cette médecine une place de choix dans l’arsenal thérapeutique du médecin généraliste.

Face à beaucoup d’idées reçues, l’acupuncture se bat depuis des siècles pour se faire connaître et reconnaître par ses pairs comme une médecine à part entière.

L’histoire récente nous montre qu’aujourd’hui seuls les Docteurs en Médecine sont autorisés à la pratiquer, ce qui témoigne du chemin parcouru depuis le XVIème siècle.

Malgré la difficulté de consensus européen et mondial et la prolifération, à peine punie, des non-médecins pratiquant cette thérapeutique millénaire, la route est encore longue. Mais les récentes validations, les résultats encourageants et les recherches plus nombreuses chaque année sont le témoin de l’efficacité de cette pratique.

L’avenir de l’acupuncture ? Dans la mesure où elle sera pratiquée sérieusement, et fera l’objet de recherches et d’expérimentations aussi rigoureuses que systématiques, l’avenir de l’acupuncture sera assurément brillant et plein de promesses : ce sera celui de la Médecine!

Les grandes voies d’introduction de l’Acupuncture en Occident furent les mêmes que celles par lesquelles les pays occidentaux ont cherché à étendre leur puissance : l’évangélisation et le commerce.

Il est important de souligner que la connaissance de l’Acupuncture en Occident a suivi, à plusieurs reprises, la voie diplomatique grâce aux Jésuites et aux Consuls nommés en Chine. La barrière de la langue et la considération primitive de la Médecine Chinoise par le corps médical et scientifique ont constitué les deux principaux obstacles à la reconnaissance de l’Acupuncture en Occident.

La diffusion de l’Acupuncture dans les pays occidentaux a pris racine en France avec, notamment, les travaux de Louis Joseph Berlioz et les écrits de George Soulié de Morant.

L’Acupuncture en Occident
un peu d'histoire

Luis de Almeda (1523 – 1583), Jésuite portugais aurait été le premier à faire connaitre l’Acupuncture en Occident. L’objectif des Jésuites est de diffuser la parole de Dieu « aux frontières de la Chrétienté » [1]. Les missionnaires de la Compagnie de Jésus, avec notamment Matéo Ricci (1552 – 1610), réussissent à se faire accepter à Pékin auprès de l’Empereur.

Le terme « acupuncture » est alors créé à partir du latin  « acu », aiguille, et « punctura », piqure.

Les Pères Jésuites rapportent ensuite en Occident des connaissances scientifiques et culturelles puisées dans la civilisation chinoise.

Ces informations sont complétées par les membres de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales qui établissent des liaisons commerciales avec le « Pays du Milieu » (zhong guo).


Notes bibliographiques

1 : Duteil J.-P. – Le mandat du ciel – Le rôle des jésuites en Chine – Paris – Arguments – 2004

Don Francisco de Herrera Maldonado publie en 1621 la « Nouvelle histoire de la Chine » où il parle de la technique des pouls comme méthode diagnostique.

En 1642, Bontius J. propose dans « De medicina indorum » l’utilisation de l’air et de la nourriture comme moyen de rester en forme.

En 1648, Guilhermo Piso parle d’aiguilles de verre dans son ouvrage « De indiae utriusque ».

Au cours de la seconde moitié du XVII ième siècle quelques ouvrages décrivent l’utilisation du pouls en médecine sans faire allusion à l’Acupuncture (Nieuhof  J. en 1665 et A. de Rhodes), alors que d’autres se consacrent à la méthode du pouls chinois (« Les secrets de la médecine chinoise consistant en la parfaite connaissance des pouls » – Anonyme, 1668).

Les points d’acupuncture, les méridiens et le sens de circulation du Sang et des Souffles sont pour la première fois évoqués en 1682 par A. Cleyer dans « Specimen medecine sinicae », mais c’est W. Ten Rhyne, médecin hollandais, qui en 1683 va mentionner en premier le traitement par les aiguilles et les techniques de puncture.

En 1686, le Père Boym, prête polonais, décrit la circulation du Qi dans les méridiens.

A la fin du XII ième siècle des sinologues diffusent en Grande Bretagne le Neijing et les écrits de Nieuhof  J. et Cleyer  A.

En France, la mode des « chinoiseries » et l’intérêt pour la culture chinoise prennent leur essor mais les scientifiques et les médecins ne s’intéressent encore qu’aux « ponts » permettant de relier les différentes écoles médicales sans s’intéresser aux particularités et singularités qui composent chacune d’elle ; l’Acupuncture, au même titre que la gymnastique et la diététique, est reléguée au rang de curiosité excentrique !

Les connaissances relatives aux pouls sont toujours au centre des interrogations et le Docteur Sir John Floyer établit en 1707 des relations entre les médecines occidentale et orientale via l’étude de la sphygmologie. Préférant la méthode orientale et souhaitant en faire la base de la pratique médicale, le Docteur Sir John Floyer est le père de la « pulsométrie objective ».

En 1735, Du Halde  J.-B. définit en termes occidentaux les conceptions et théories de la médecine chinoise, mais cette vulgarisation, bien que permettant la diffusion des concepts orientaux, fait perdre l’essence même de la médecine chinoise et sa philosophie intrinsèque.

Ces théories, enrichies de quelques méthodes thérapeutiques dont celle des aiguilles, sont reprises dans sa thèse de médecine par Bridault.

Il faut attendre la fin du XVIII ième siècle pour voir expliciter les techniques de puncture dans un livre de chirurgie … l’Acupuncture étant alors considérée comme un acte spécifique réservé aux chirurgiens !

Louis Joseph Berlioz, père du musicien Hector Berlioz (1803 – 1869), est le premier en Occident à « appliquer » l’Acupuncture sur lui-même (!) ; il décrit alors ses observations dans son « Mémoire sur les maladies chroniques, les évacuations sanguines et l’acupuncture » publié en 1816.

En 1819, Haine développe les effets thérapeutiques de l’Acupuncture et son absence de danger dans sa « Notice sur l’acupuncture et observations médicales sur ses effets thérapeutiques ».

En 1821, J.-M. Churchill publie le premier traité d’Acupuncture.

En 1825, le Docteur Jules Cloquet, chef de service de chirurgie, introduit l’Acupuncture dans le milieu hospitalier ; il émet l’hypothèse électrique afin d’expliquer les effets du traitement acupunctural.

Dans le sillage du Docteur Cloquet plusieurs travaux, publiés dans le Journal Universel de Sciences Médicales et dans les Archives Générales de Médecine, permettent la diffusion de l’Acupuncture aux Etats-Unis et montrent la préoccupation du monde occidental à l’égard de cette pratique médicale orientale. Cependant cette curiosité, principalement focalisée sur le mode d’action du phénomène, n’aboutit qu’à une application empirique de l’Acupuncture sans prendre en compte les bases de la médecine traditionnelle chinoise ;  les indications principales retenues sont alors limitées à l’antalgie « de toutes causes et de tout siège ».

En 1826 est publié le premier « vrai » traité d’Acupuncture par le Docteur Dantu (« Traité de l’acupuncture d’après les observations de M. Jules Cloquet et publié sous ses yeux par M. Dantu de Vannes, Docteur en Médecine »). Dans ce traité le Docteur Dantu, outre l’action localisée des aiguilles sur les points douloureux, note « l’action éloignée et controlatérale » de celles-ci sur le fonctionnement du reste du corps, base de la théorie acupuncturale traditionnelle.

En 1828, Bayle publie un résumé des savoirs en Acupuncture à l’échelle européenne.

En 1831, le Docteur Siame publie sa thèse « Essais sur l’acupuncture considérée comme moyen thérapeutique ».

En 1863, le Capitaine Darby de Thiersant publie une traduction de différents ouvrages médicaux chinois (« Médecine chez les Chinois ») dans laquelle sont développées sans jugement les théories de la médecine chinoise.

Après une phase dans laquelle l’Acupuncture va peu à peu tomber dans l’oubli, c’est George Soulié de Morant (1878 – 1955) qui va être à l’origine de la « renaissance » de l’intérêt de l’Acupuncture en France et dans le monde occidental.

Consul en Chine, grâce à sa connaissance de l’écriture chinoise et à sa volonté de transmettre une pratique médicale en accord avec la pratique orientale et compréhensible par l’Occident, George Soulié de Morant traduit plusieurs ouvrages médicaux chinois permettant ainsi un véritable accès aux bases et aux théories de la médecine chinoise.

En 1929, il publie avec Ferreyrolles  « L’acupuncture chinoise et la réflexothérapie moderne » ; il rédige en 1934 le « Précis de la vraie acupuncture chinoise » et, en 1939, l’ « Acupuncture chinoise ».

George Soulié de Morant se serait inspiré des enseignements de l’Ecole japonaise du Keiraku chiryo fondée par Yanagiya Sorei (1906 – 1959).

illus020De cet engouement suscité par les écrits de George Soulié de Morant naît en 1930 la première consultation d’Acupuncture à l’Hôpital Léopold Bellan, et la première « Ecole » de médecins acupuncteurs à l’Hôpital Bichat.

La « Société d’Acupuncture » de Soulié de Morant voit le jour en 1945, suivie deux mois plus tard par la fondation de la « Société Française d’Acupuncture » du Docteur De La Fuye ; celui-ci intente alors un procès à son maître pour exercice illégal de la médecine !

Ce procès marque une étape importante dans la reconnaissance de l’Acupuncture comme exercice uniquement réservé aux Docteurs en Médecine afin de lui assurer une meilleure légitimité.

En 1946 le Syndicat National des Médecins Acupuncteurs est créé.

En 1963, Niboyet publie sa thèse de Docteur ès Sciences sur la détection des points d’acupuncture par diminution de leur résistance au courant électrique. Ce travail fournit des bases théoriques aux recherches sur les mécanismes d’action de l’Acupuncture et permet de faire rentrer celle-ci dans un paradigme moins ésotérique pour le milieu scientifique médical !

En cette fin du XX ième siècle de nombreux travaux de recherche sur l’Acupuncture et de traduction de textes médicaux chinois anciens sont réalisés :

  • Père Claude Larre (1919 – 2001) & Elisabeth Rochat de la Vallée avec l’Institut Ricci et l’Ecole Européenne d’Acupuncture
  • Nguyen Van Ngi (1909 – 1991) avec ses traductions des ouvrages médicaux chinois classiques
  • Le Docteur Gilles Andrès & Constantin Milsky (1916 – 2014) avec les traductions du Su Wen et du Zhenjiu jiayi jing
  • Jacques-André Lavier
  • Bernard Auteroche
  • Jean Bossy
  • Le Docteur Jean-Marc Eyssalet et son travail sur l’énergétique à partir des ouvrages chinois anciens
  • Le Docteur Jean-Louis Lafont
  • Etc…

En 1997, sous l’égide de la SAA (Société d’Acupuncture d’Aquitaine), est organisé à Bordeaux le premier Congrès National de la FAFORMEC (Fédération des Acupuncteurs pour leur FORmation MEdicale Continue).

Le Collège Français d’Acupuncture (CFA-MTC), société « savante », est créé afin de pouvoir donner un avis consensuel et réfléchi sur les éventuelles questions soulevées par la pratique de l’Acupuncture en France.

23 associations régionales de médecins acupuncteurs sont actuellement recensées en France métropolitaine.

Congrès FAFORMEC Bordeaux 2013 par Adrien SANCHEZ INFANTE (181)En ce début du XXI ième siècle, création de l’ASOFORMEC (Association des Acupuncteurs du Sud-Ouest pour leur FORmation MEdicale Continue).

L’ASOFORMEC regroupe des médecins et sages-femmes acupuncteurs du Sud-Ouest. Elle a organisé les XVII ièmes Journées Nationales de la Faformec à Bordeaux en novembre 2013 sur le thème « Acupuncture en Cancérologie ».

Elle organise aussi :

  • des réunions trimestrielles dans le but de partager les expériences de chacun et d’enrichir les connaissances en Acupuncture en invitant annuellement un orateur spécialiste extérieur.
  • des travaux de recherche et de synthèse avec publications dans les revues spécialisées comme la revue Acupuncture & Moxibustion et participation active à de nombreux congrès.
  • des séances de sensibilisation à la diététique médicale chinoise.
  • des rencontres avec des médecins chinois dans le cadre hospitalier de médecine traditionnelle chinoise : séjours à l’Hôpital de Tunxi et à l’Hôpital de Kunming (Yunnan).
En chine

C’est au Néolithique, entre 8000 et 3500 av. J-C, qu’apparaissent les premiers outils de médecine chinoise, les Bian, pierre pointues utilisées afin d’inciser la peau.

Trois dynasties forment ces civilisations : Les Xia (2205-1766 av. J-C), les Shang (1765-1122 av. J-C) et enfin les Zhou Occidentaux (1121-722 av. J-C).
Au cours de la dynastie Shang, située au début de la période de l’âge de bronze, les premières origines de la médecine chinoise sont d’origine chamanique, pratiquées par des sorciers guérisseurs et dominées par des
rites incantatoires, des amulettes, des pratiques divinatoires et la scapulomancie.

C’est bien plus tard, sous la dynastie du Sud Qi Liang (502-557 ap. J-C), que la thérapeutique au poinçon de pierre (Bian) est proposée comme origine de l’acupuncture à aiguille métallique. Cependant cette thérapeutique au poinçon de pierre, utilisée le plus souvent pour réaliser des saignées ou vider des furoncles, pourrait ne pas avoir de lien direct avec la thérapeutique par acupuncture au regard de découvertes récentes (tombe de Mawangdhui).

Les premières aiguilles en bronze apparaissent, remplaçant les aiguilles en os ou en bambou, bien que les Bian soient toujours l’outil le plus utilisé pour traiter les maladies alors considérées comme l’expression d’esprits mauvais par incisions cutanées sensées permettre l’évasion de l’esprit. Les sensations générées par la poncture s’étendaient selon certains trajets impliqués dans les douleurs dues aux maladies. Ainsi s’est créée expérimentalement la théorie des méridiens.

Sous les Zhou Occidentaux, époque de l’Âge du Fer, grâce à la découverte et à l’apprentissage du maniement du fer, les objets se multiplient.

Sur une carapace de tortue, une graphie dont l’écriture datant des Zhou Occidentaux et évoquant la brume, permet de dater le Qi, origine du Yin, du Yang et des Cinq Mouvements, de cette époque.

Illustration 1: carapaces de tortues gravées

Illustration 1: carapaces de tortues gravées

La première trace évoquant le Yin/Yang est retrouvé dans le livre des mutations (Yijing) datant de la deuxième moitié du VIIIème siècle av. J-C. Il s’agit du premier traité de divination basé sur les huit trigrammes de Fuxi et constitué de soixante-quatre hexagrammes.

Illustration 2: Yijing

Illustration 2: Yijing

 Les Cinq Éléments sont également aussi connus bien que leur théorie proprement dite soit plus tardive.

Le pays est contrôlé par les Zhou orientaux de 722-481 av. J-C. Ceux-ci ne contrôlent qu’un petit domaine royal, le reste étant laissé aux familles nobles au travers de centaines de petits états vassaux conduisant au morcellement de la Chine. C’est à cette époque que naît Confucius (551-479 av. J-C) à l’origine de la compilation des Annales des Printemps et des Automnes, chronique des événements d’un état chinois pendant toute la durée de cette période et rendant compte de l’état de la médecine, encore alors mal séparée de la magie.

Illustration 3: Chunqiu "Annales des Printemps et des Automnes"

Illustration 3: Chunqiu “Annales des
Printemps et des Automnes”

L’acupuncture y est mentionnée en 580 av. J-C mais l’acupuncture systématisée est alors encore inconnue. Du point de vue technique, les aiguilles à coudre métalliques apparaissent.

Le chamanisme ancestral est toujours bien présent mais la perception du monde change, liant tous les évènements naturels entre eux dans une « cosmologie relative ». C’est l’époque de Confucius et de Laozi, père fondateur du taoïsme et auteur présumé du Daodejing (livre de la voie et la vertu).

Illustration 4: Laozi

Illustration 4: Laozi

Plusieurs écoles de pensée fleurissent, le confucianisme, le taoïsme, le légisme, le mohisme. À travers leur volonté de trouver des solutions à la crise politique et économique, la richesse et la diversité de ces écoles philosophiques vont permettre le développement de la médecine, d’une médecine chamanique vers une
médecine philosophique.

C’est dans ce courant intellectuel que la notion de Qi, la théorie du Yin/Yang et la loi des Cinq Mouvements (wuxing) adoptent leurs « concepts théoriques et fondements dialectiques » particulièrement grâce à Zou Yan (305-240 av. J-C), philosophe ayant eu un rôle déterminant.

L’époque des Royaumes Combattants est également l’époque de la rédaction du Huangdi Neijing (Suwem Lingshu) ou Livre de l’interne de l’Empereur Jaune. Ce premier traité de médecine chinoise attribué au
mythique empereur jaune Huangdi (XVIIIème siècle av. J-C) fut composé entre les Royaumes Combattants, les Hans Antérieurs (-206-8ap J-C.) puis les Han Postérieurs (25-222 ap. J-C) et fait mention avec précision de l’utilisation d’aiguilles d’acupuncture métalliques à visée thérapeutique. Le Huangdi Neijing (Suwen Lingshu) se divise en deux ouvrages :

– Le Suwen concerne les questions essentielles sur l’anatomie, la physiologie, le diagnostic (prise de pouls, la langue, l’observation, les sentiments et les différentes thérapeutiques : poncture, moxas, phytothérapie, massages.

– Le Lingshu, qui porte anciennement le nom “Classique des Aiguilles”, est quant à lui le livre qui relate le plus tôt l’utilisation d’aiguilles  médicales métalliques. Celles-ci sont au nombre de neuf et classées en trois catégories : en forme de bâton, de couteau et d’aiguille. Cette dernière classe représente la méthode acupunctural au « sens authentique ».

Bianque, médecin sous les Royaumes Combattants, devient célèbre par l’examen du pouls et sa démarche diagnostique de la médecine chinoise. La paternité de l’ouvrage renommé, le Nanjing ou “Livre des difficultés”, est quant à elle remise en cause, l’ouvrage datant du début du IIIème siècle de notre Ère, mais ce n’est pas l’avis de tous les auteurs.

La Chine s’unit après des siècles de féodalité avec l’empereur Qin Shi Huangdi, « père » de la Grande Muraille et aujourd’hui redécouvert avec la mise à jour de son mausolée à Xi’an et son armée de terre cuite.

Illustration 5: la Grande Muraille

Illustration 5: la Grande Muraille

Son régime cruel, autoritaire, particulièrement envers les Lettrés, dans un souci d’uniformisation des esprits, le conduit à un autodafé en 213 av. J-C à l’exception du Neijing qui en échappe.

Considérée comme un des âges d’or de la Chine, cette période est très riche en sciences médicales :
Le Shennong Bencaojing ou “Livre de matière médicale de Shennong” (divin laboureur) (Ier siècle) donne la liste de 365 drogues d’origine végétale, animales et minérale.

Sous la dynastie des Han antérieurs (206 av. J-C- 8ap. J-C) se termine la rédaction et la compilation du Huangdi Neijing (Suwen Lingshu). La première nomenclature des points d’acupuncture remonte au début de notre ère. C’est au deuxième siècle qu’apparaissent des groupes de points individualisés bien connus et constituant une partie de la base de l’acupuncture contemporaine (points Shu, Yuan, Luo, He).

Selon les dernières recherches, le Nanjing ou “Classique des 81 difficultés en Acupuncture” daterait du troisième siècle et aurait été rédigé par plusieurs médecins inconnus, les auteurs attribuant la paternité de l’ouvrage à Bianque afin « d’en valider et authentifier le contenu pour la postérité ». Ce classique fut rédigé pour répondre aux difficultés posées par le Huangdi Neijing Suwen Lingshu. Les points mu sont décrits et les fonctions des points yuan détaillées. Zhangji écrit le “Shanghanlun” ou “Traité des maladies dues au froid”. Cet ouvrage traite des maladies provoquées par le froid externe. Même si l’acupuncture vient en second dans le traitement, après la phytothérapie, les cadres diagnostiques sont clairement expliqués.

Illustration 6: Mawangdhui

Illustration 6: Mawangdhui

En 1972 et 1973, sont effectuées des fouilles archéologiques sur le site de Mawangdhui, dans la province du Yunan qui permettent de découvrir les plus anciens documents connus de médecine chinoise datant de 168 av
J-C. Les aiguilles métalliques à visée thérapeutique sont encore inconnues, les méridiens ne sont pas douze mais onze et apparaissent comme antérieurs aux points d’acupuncture, les théories médicales sont alors en
pleine élaboration. La moxibustion est alors la seule technique thérapeutique de la « médecine des méridiens ». « Ces textes brisent l’image d’une médecine chinoise quasi-révélée, figée dans une sorte de
grandiose immobilité, et la remplacent par la vision de thérapeutes qui tâtonnent, cherchent, expérimentent et progressent ».

Après la chute des Han, commence une période de quatre siècles correspondant au Moyen-Âge chinois. Les échanges avec l’Inde sont nombreux. On assiste également à l’institutionnalisation de l’enseignement
médical avec l’apparition de la première Ecole de Médecine.
Huang Fumi écrit en 259 ap J-C le premier traité de simplification de l’acupuncture Zhenjiu jiayijing ou « ABC d’acupuncture et Moxibustion ». Il y présente les méridiens, leurs pathologies, les points d’acupuncture et leurs propriétés thérapeutiques. Les différents groupes de points sont pratiquement définis et seuls sont ajoutés les points hui et les points xi.
La technique des pouls, encore floue dans le Neijing, se précise en 267 ap J-C avec Wang Shuhe qui décrit dans le Maijing ou « Classique des Pouls » vingt-huit pouls pathologiques permettant de donner au diagnostic en acupuncture toute son originalité.

Illustration 7: Maijing

Illustration 7: Maijing

En cette nouvelle période d’unification de la Chine, les échanges internationaux sont nombreux et la civilisation chinoise atteint une de ses apogées.

Sun Simiao (581-682) devient le « Roi des remèdes » en écrivant le Qianjin yaofang ou « Prescription de mille onces d’or ». Pour lui, le bon traitement est la combinaison d’acupuncture et de drogues adéquates.

Illustration 8: Sun Simiao

Illustration 8: Sun
Simiao

Sun Simiao serait également à l’origine des points ashi, points devenant douloureux lors d’un déséquilibre d’un méridien et que l’on puncture. Ces points sont aujourd’hui reconnus comme des trigger points.
Une centaine de manuscrits médicaux furent découverts à Dunhuang en 1908 dont l’un d’eux est un schéma de l’utilisation des points de moxibustion, la plus ancienne des cartographies de moxibustion retrouvée datant de 600-900 ap. J-C.

Wang Weiyi réalise le Tongren (l’Homme de Bronze) statue pédagogique représentant les 657 points d’acupuncture et répertorie ses recherches sur les points. Parallèlement, de nombreuses écoles d’acupuncture fleurissent et une faculté d’acupuncture voit le jour entre 1068 et 1086 à Kaifeng.

Illustration 9: Tongren

Illustration 9: Tongren

Illustration 10: Yang Jizhou

Illustration 10: Yang
Jizhou

L’importance de l’acupuncture en Chine décline malgré plusieurs médecins renommés qui vont créer des Ecoles d’Acupuncture.

Au XIIIème siècle, les huit points de croisement sont décrits et associés par la suite aux huit méridiens dits « extraordinaires ».

En 1564, Li Shizhen écrit le Binhu Maixue et y décrit les vingt-sept pouls et leur valeur diagnostique. Sous la dynastie des Ming paraît le « Compendium d’Acupuncture et Moxibustion » (Zhengjiu Dacheng) en 1601 après J.-C. compilé par Yang Jizhou, qui « dissipe les confusions entre les points et les méridiens et unit les opinions à leur sujet » selon le GERA. Il demeure un ouvrage de référence. L’un des chapitre est consacré aux 100 points les plus utilisés.

Sous les Qing, l’acupuncture est dédaignée et manque de disparaître au profit de la phytothérapie et de la médecine occidentale. En 1822, l’acupuncture est supprimée du programme des études médicales car « ne pouvant convenir pour traiter l’Empereur ».

illus11La médecine traditionnelle est d’abord rejetée, considéré ecomme ésotérique ou superstitieuse avant d’être reconnue, dans un concept de médecine « intégrative » et surtout devant le manque important de médecins à exercice moderne et scientifique, comme trésor national et intégrée par la suite au système de soins.
L’intention du gouvernement de renouveler cette médecine traditionnelle est effectuée dans un souci de modernisation et sur un versant plus scientifique. En 2010, l’ acupuncture est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Dans le monde

Europe

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En 1991, Otzi, le cadavre momifié d’un homme ayant vécu il y a 5000 ans, fut découvert dans un glacier à la frontière Autrichienne et Italienne. Le corps de la momie était recouvert de tatouages, non ornementaux et représentant un simple trait noirs. Ces marques étaient situées sur le dos, le genou droit et la cheville droite ; des zones normalement couvertes par des poils ou des vêtements. D’autres momies découvertes en Sibérie et en Amérique du Sud portant elles aussi des tatouages noirs sur des localisations similaires, plusieurs chercheurs commencèrent à réfléchir à la possibilité du rôle thérapeutique de ces tatouages. En effet, quel pouvait être le rôle de ces marques si elles n’avaient pas un but ornemental ? Un groupe de chercheurs Autrichiens tenta de répondre à cette question en émettant l’hypothèse d’un lien entre ces marques et les points d’acupuncture traditionnels : neuf des quinze tatouages étaient situés sur des points d’acupuncture. Les autres étaient sur un méridien, utilisé comme point local ou à proximité d’un point d’acupuncture. De plus, grâce à l’autopsie et aux rayons X, les chercheurs proposèrent une explication entre les combinaisons de points choisis et les différentes maladies que présentait Otzi (problèmes intestinaux et articulaires). Leurs résultats furent d’abord publiés dans le Lancet puis dans le Discover Magazine et tendent à imaginer que l’acupuncture ou un système thérapeutique quasi similaire était utilisé en Europe Central 2000 ans avant les poinçons de pierre.

Inde

L’acupuncture est mentionnée dans l’Ayurveda, médecine traditionnelle d’origine indienne datant de 5000 ans, issue de textes sacrés indiens

Corée, Japon

Arrivée au VIème siècle

Vietnam

Décrite vers le VIIIème et Xème siècle

France

Mentionnée au XVIème siècle (missionnaires jésuites)
1680, Willem Rhijne Médecin de la Compagnie des Indes Orientales en poste au Japon, premier médecin occidental à décrire l’acupuncture.

France, XIXème siècle 

Berlioz (père) effectue et publie des essais cliniques en acupuncture
États-unis et Grande Bretagne, XIXème siècle grand intérêt pour « l’acupuncturation »

France, 20ème siècle

Le « style » français profondément inspiré dès 1939 par un diplomate, Soulié de Morant, aux influences Chinoises et Japonaises.

États-Unis, 1971

James Reston, grand reporter au New York Times en Chine, traité par acupuncture pour un iléus paralytique post appendicectomie.

Etats-Unis, 1998

Conclusions positives du NIH en faveur de l’acupuncture

Classiquement décrit comme une cupule palpable, ou parfois une papule « comme un grain de riz », le point d’acupuncture mesure en superficie entre 1 et 5 mm de diamètre. Parfois seule la douleur provoquée ou spontanée permet de reconnaître un point alors appelé ashi.

Les points d’acupuncture sont situés tout le long des méridiens et permettent, par leur poncture au moyen d’aiguilles fines et la manipulation de celles-ci, d’agir sur l’équilibre entre le Qi (plus Yang) et le Sang (plus Yin) qui circulent dans les méridiens en fonction de l’étiologie des maladies. Ce sont des lieux privilégiés où émergent toutes les activités du corps et par lesquels celles-ci peuvent être régulées ; c’est un lieu de communication « extérieur – intérieur ».

La sensation d’acupuncture ou deqi est induite lorsque l’aiguille atteint le point choisi à une profondeur et dans une direction d’aiguille données. Le deqi est souvent ressenti comme une sensation d’endolorissement, de gonflement, de lourdeur ou d’engourdissement.

Les points d’acupuncture peuvent être tonifiés bu (afin de renforcer le Qi ou le Sang) ou dispersés xie. Ils sont situés sur les zones superficielles des 12 méridiens ordinaires, les méridiens ayant une portion profonde pour rejoindre l’organe auxquels ils sont rattachés. Il existe 361 points dit « ordinaires » ainsi que des points dits « hors méridiens » reliant le macrocosme au microcosme. Les localisations des points sont calculées en cun (pouce), un cun correspondant à la largeur de la première phalange.

Les points seraient situés au niveau du fascia corporis superficialis permettant le passage d’éléments vasculaires, lymphatiques et nerveux.
Il n’existe pas de structure spécifique mais la majorité des points d’acupuncture est localisée à proximité d’une « cheminée » neuro-vasculaire traversant le fascia et constituée par :

  • une branche de l’artériole aponévrotique et de deux veines satellites et d’anastomoses artérioveineuses multiples.
  • de fibres nerveuses amyéliniques en « résille »
  • de fibres nerveuses myéliniques
  • une atmosphère conjonctive riche en fibroblastes contribuant à une fragilité mécanique de la peau propice aux phénomènes vasomoteurs.

Il existe une moindre résistance électrique du point d’acupuncture qui est formé par la colonne d’électrolytes constituant la cheminée neuro-vasculaire en courant continu. En courant variable, il existe une moindre impédance. En dehors de tout courant, il existe une différence de potentiel : les courants de Becker.

Le recrutement de polynucléaires basophiles au niveau des noeuds de Ranvier lors des stimulations mécaniques ou électriques entrainerait une modulation des potentiels d’action et ainsi une production d’influx afférents sympathiques et cérébro-spinaux importants dans le contrôle de la douleur..

  • production d’un courant de 2 à 3 milliampères à l’implantation de l’aiguille au point d’acupuncture.
  • phénomène de dépolarisation – repolarisation des membranes cellulaires.
  • modification de l’équilibre ionique local et production d’énergie.
  • perturbation du tissu magnétique sous-cutané
photo-illustration

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